Les présidents sénégalais Macky Sall et rwandais Paul Kagame ont appelé l’Afrique à renouer avec l’innovation scientifique, à l’ouverture mardi à Dakar du « Next Einstein Forum » (NEF), plateforme africaine pour promouvoir la science.
« Le NEF 2016 offre à la jeunesse africaine l’opportunité d’échanger avec les savants de tous les continents », a déclaré Macky Sall en présence de plus de 1.000 scientifiques et participants, a constaté l’AFP.
Cette réunion « contribue à encourager les chercheurs africains à persévérer, à susciter le goût de la recherche chez les plus jeunes, potentiel inépuisable pour l’avenir de l’Afrique pourvu qu’ils soient formés, sinon c’est une bombe », a souligné le chef de l’Etat sénégalais.
La rencontre de trois jours, au Centre international Abdou Diouf de Dakar (Cicad), est organisée par l’Institut africain pour les sciences mathématiques (AIMS).
– « Tradition de recherche » –
« L’Afrique ne peut pas simplement consommer des technologies produites ailleurs. L’Afrique a été dépassée par les trois dernières révolutions industrielles. Nous subissons une pression pour rattraper ce retard » et pour cela, « la clef est la science et l’innovation », a renchéri le président rwandais.
« Nous n’investissons pas suffisamment dans la recherche et le développement. Le nombre d’étudiants en sciences au niveau supérieur est très faible », or « la richesse de notre continent demain dépend de ce que nous mettons dans l’esprit de nos enfants », a ajouté Paul Kagame, dont le pays accueillera la prochaine édition du forum, en 2018.
Selon M. Sall, « la jeunesse africaine doit renouer avec la tradition de recherche qui a assuré l’éclat du continent » depuis l’Egypte pharaonique.
« Nous devons ensemble relever le défi du prochain Einstein ou de la prochaine Einstein », a dit le président sénégalais, citant en exemple pour la jeunesse africaine son compatriote, l’égyptologue Cheikh Anta Diop.
« Nous avons besoin, quand on parlera d’Ebola, qu’il y ait mille biologistes africains » pour faire face à cette épidémie qui a fait depuis décembre 2013 plus de 11.000 morts en Afrique de l’Ouest, a-t-il poursuivi.
Le responsable du NEF, Thierry Zomahoun, a évoqué la fuite des cerveaux qui fait que, selon lui, « il y a plus d’ingénieurs africains aux Etats-Unis qu’en Afrique » en raison notamment de mauvaises conditions de travail des chercheurs sur le continent.
Selon les organisateurs, des représentants d’une centaine de pays participent à ce forum, qui se tient en présence de plusieurs ministres africains, de responsables d’organisations internationales et d’hommes d’affaires.
AFP