A l’occasion de la ‘’Journée Internationale de la Femme’’, notre Rédaction a rencontré une femme modèle, faisans la fierté de la gent féminine guinéenne, Mme Mama Tady Condé, présidente de l’ONG UCERPAC (Union Citoyenne pour l’Education, la Réinsertion Pérenne par l’Action Communautaire).
Au cours de notre entretien, plusieurs sujets liés à la femme ont été débattus. Lisez l’intégralité de cet entretien…
1-Le monde célèbre ce mardi 08 mars 2016, la Journée Internationale de la femme. Quels sont vos sentiments ?
Aujourd’hui, je suis animée d’un sentiment de joie, de satisfaction et de fierté, vu que la femme à travers cette journée, se fait remarquer dans le monde. Vous savez, l’origine de cette journée date de 1857, où il ya eu la toute première manifestation des femmes ouvrières du textile, aux Etats Unis d’Amérique. Ensuite, en 1910 en France, il y a eu la Conférence Internationale des Femmes Socialistes. C’est à travers ces deux grands mouvements que l’idée de la journée internationale des femmes a été décidée. En 1911, plus d’un million de femmes ont manifesté en Europe et ce n’est qu’en 1977, que les Nations Unies ont officialisé ladite journée.
Je profite de cette occasion pour rendre hommage à ces vaillantes devancières qui ont eu l’audace de défendre la femme surtout, en ces moments ardus.
2. Quelle est aujourd’hui, la place de la femme dans la société ? Cette année, «l’autonomisation » est le thème retenu pour la journée internationale de la femme. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
La place de la femme dans la société est primordiale. De nos jours, la femme tend à imiter l’homme par le travail. Le travail confère l’autonomie financière à la femme. Alors, si cette autonomisation est acquise, cela contribue à l’épanouissement des familles d’abord, et des son pays. C’est la femme qui est source de vie. Elle éduque et elle est sensible à tous les maux.
3-On réclame l’égalité entre l’homme et la femme. En quoi cela peut-être possible ?
Oui ! Nous demandons aujourd’hui la parité. Mais pas dans les foyers conjugaux où nos maris restent et demeurent les seuls maitres bien sûr mais, dans le respect mutuel.
La parité entre l’homme et la femme est bien possible. Nous l’avons d’ailleurs prouvé. Car, aujourd’hui, on trouve des femmes qui sont Présidentes de la République ; Ministres ; chefs d’entreprise ; etc…
4- Vous n’êtes pas sans savoir que les femmes sont victimes de violences notamment, les viols dans nos sociétés et les bastonnades dans les foyers. Votre point de vue là-dessus.
Tout homme qui violente une femme est un faible. C’est Dieu qui a fait que l’homme est physiquement fort que la femme mais de grâce, que la femme ne soit toujours pas victime de ce fait naturel. Voyons ! Combien de fois les viols se multiplient dans notre pays, la Guinée. Même le week-end dernier, il y a eu une fille qui a été violée par quatre (4) hommes en haute banlieue de Conakry. Où on va avec ces pratiques abjectes et odieuses. Que ces bourreaux soient punis à la hauteur de leur forfaiture. Je suis révoltée contre cette pratique qui prend de l’ampleur dans notre pays. Que les différentes organisations aillent en synergie d’action pour mettre fin à cela. Pour réussir dans cette lutte, il faut que les femmes soient protégées par la loi.
5. L’excision bat son plein en Guinée. Quelle est votre réaction ?
Je dis non à l’excision ! Je suis farouchement contre cette pratique. Il a été montré que l’excision nuit gravement à la santé de la femme. Surtout qu’elle n’est nulle part citée dans le saint Coran. Par contre, il y a de nos traditions qui accompagnaient la pratique que je trouve ici normale. Je me souviens bien. Il ya des enseignements qui étaient donnés. On apprenait aux enfants la bonne conduite dans la société. Sur ce, mon association compte se lancer dans des études pour pouvoir pérenniser certaines actions positives sans exciser bien sûr. De nos jours, l’éducation civique manque beaucoup à cette génération. Je profite d’ailleurs de votre micro pour rendre un vibrant hommage à cette illustre Dame, Mme Sow, une rufisquoise, qui vient de publier un livre intitulé : « mon cahier de moral ».
6-Votre mot de fin
Merci de m’avoir donné cette opportunité. Je ne peux terminer sans remercier ce grand homme qui n’a ménagé aucun effort pour que la femme guinéenne soit heureuse en favorisant son autonomisation à travers l’implantation des instituts de micro-finance tel les MUFA. Je veux nommer le Président Alpha CONDE, qui a dédié son mandat aux femmes et aux jeunes.
Merci de nous avoir reçus.
C’est moi qui vous remercie.