Il quitte les Télécoms, après avoir promis, pendant cinq ans, la relance de la Sotelgui. Sans jamais réussir. Il est muté aujourd’hui aux Transports. Il vend d’autres illusions : la relance d’Air Guinée. Le ministre Oyé Guilavogui est tout simplement un vendeur d’illusions pour ne pas dire un menteur fieffé, multirécidiviste. Il l’a prouvé et réitéré avec le séjour en Guinée de Paul Kagamé et sa suite. Sans aucune gêne donc Oyé annonce encore et encore.
Au lieu de regarder tout près la SOTRAGUI qui se meurt et en apporter des solutions idoines, ce ministre est incapable de proposer une sortie de crise et épargner les Guinéens de Conakry du calvaire sans précédent auquel ils sont livré à cause de cette défaillance du transport urbain. Oyé passe sous boisseau cet état de fait, en ayant les yeux plus gros que le ventre : «Nous sommes dans la politique de la relance d’Air Guinée. Alors l’expérience rwandaise va beaucoup nous aider. » Et le ministre-vendeur d’illusions d’ajouter : « Leur pays (NDLR, le Rwanda) étant enclavé, ils ont beaucoup travaillé sur le transport aérien, et aujourd’hui nous sommes à leur école. »
Pour rappel, l’actuel ministre des Transports avait foutu la merde aux Télécoms. Pour lui, la Sotelgui avait un trop-plein d’employés non qualifiés qui infestaient jusque-là cette société c’est pourquoi, « Quand le nouvel opérateur sera installé, après la modernisation, nous procéderons à une nouvelle sélection de plus de cinq cent personnes. Alors qu’ils étaient à 1600. Vous comprenez la raison de la faillite de la Sotelgui. » Et Oyé d’ajouter : « La Sotelgui avaient une charge directe de près de 7 milliards GNF pour n’avoir un produit que de 400 millions ! Est-ce que c’est une entreprise ça ? C’est nous qui l’avons arrêté. Puisque ça ne sert à rien de dépenser 7 milliards pour un produit de 400 millions. L’entreprise a pu tenir quelques temps parce que l’Etat prenait en charge les salaires qui tournaient autour de 3 milliards chaque mois. C’est pour ça qu’elle a tenu un et demi. C’est nous qui l’avons arrêté, parce que l’Etat ne pouvait plus, il était étouffé.».
Faux, réplique le Conseil d’Administration qui estime pour sa part que la situation actuelle de la Sotelgui découle d’un concours de circonstances qui ne datent pas toutes d’aujourd’hui. En effet, selon Ismael Baldé, la bête à abattre aux yeux d’Oyé, « il faut remonter à la deuxième République pour rechercher les causes qui ont conduit à cette situation. Entre autres causes, il faut citer la dette abyssale de l’Etat dû aux factures impayés qui a atteint 23 milliards de francs guinéens en 2011, la mauvaise gestion du au clientélisme politique d’alors, la perte par la Sotelgui de ses prérogatives d’opérateur historique, notamment la migration de la gestion du trafic international de la Sotelgui vers l’ARPT, ce qui a constitué un manque à gagner très significatif pour l’entreprise. »
Oyé s’en est allé en laissant des trous énormes, avec tous les milliards brassés, ne serait-ce à cause de ce machin-là : OGUIFOK, entendez par la « Oyé Guilavogui- Fodé Kaba Sécurité ». C’est une fameuse et obscure société de gardiennage mise sur pied par le ministre des Télécoms. Son rôle, garder les installations de la Sotelgui ou de ce qui en reste. Elle est constituée d’amis, de frères et de connaissances du ministre, mais, certains disent que toute la société n’est composée que moins d’une huitaine de vigiles. Mais ne cherchez surtout pas la facture de leurs prestations.
Selon des sources bien informées, proches du cabinet d’Oyé Guilavogui, confirmées par le Conseil d’Administration de la Sotelgui, OGUIFOK bénéficie de toutes les largesses financières requises, car imposée à la société « pour un montant incompressible de 80 millions GNF par mois pour quelque 3 ou 4 vigiles ». Comme si cela ne suffisait pas, Oyé Guilavogui semble se sucrer ailleurs avec la fameuse fibre optique. Une autre plaie financière sur laquelle se fertilise le ministre, à cause de la gestion opaque depuis 2011. Des revenus sont en effet générés par la colocation des sites de la Sotelgui etc. « Les montants en jeu avoisinent les 100 milliards GNF entre 2011 et 2014 », révèle Ismaël Baldé du CA. Avec de telles révélations qui mouillent véritablement le ministre Oyé, on estime que la guerre des tranchées est ouverte au niveau de la Sotelgui.
Allez-y savoir pourquoi la Sotelgui ne pouvait se relever. Sacré menteur !