La compagnie minière brésilienne Vale vient de perdre l’homme qui a dirigé d’une main de maître son accession au top 5 des minières mondiales.
C’est sous sa présidence que Vale était devenu « le premier producteur mondial de minerai de fer et la deuxième compagnie minière mondiale », rappelle Vale dans un communiqué, ajoutant qu’il « avait initié sa stratégie d’expansion internationale, lui permettant ainsi d’atteindre de nouveaux sommets sur le marché minier mondial ». Il avait notamment anticipé la croissance chinoise et son rôle grandissant sur les marchés de matières.
Roger Agnelli avait rejoint Vale après 19 ans passés comme banquier d’affaires chez Banco Bradesco, l’un des actionnaires de la compagnie minière brésilienne. Il avait dû quitter Vale en 2011 après des désaccords répétés avec les présidents brésiliens Luiz Ignacio « Lula » da Silva et Dilma Rousseff.
Quand en 2013 la Harvard Business Review établissait son classement des PDG mondiaux, Roger Agnelli y apparaissait au quatrième rang, derrière Steve Jobs d’Apple, Jeff Bezos d’Amazon et Yun Jong-Yong de Samsung. La valeur boursière de Vale venait de doubler. Elle n’est plus aujourd’hu que la cinquième compagnie minière mondiale et fait face à de graves difficultés en raison de l’effondrement du cours du minerai de fer.
En Guinée, l’homme est bien connu. Parce que c’est en son temps, Vale s’est installée dans le pays. On se rappelle qu’à l’annonce du comité technique de révision des contrats miniers recommandant le retrait des droits de VBG sur Simandou et Zogota pour cause de corruption, la tension était montée d’un cran entre Beny Steinmetz, patron de BSGR et Roger Agnelli, patron de Vale au moment où BSGR signait la joint-venture avec Vale.
Roger Agnelli comme pour dire qu’il n’était pas au courant des faits de corruption autour des droits de BSGR en Guinée aurait déclaré: ‘‘Dans certains mariages on découvre, des années plus tard, que la femme a travaillé auparavant comme une prostituée ou le mari est gay.’’
Beny avait répondu que Agnelli était ‘‘jaloux’’ des concessions que son groupe avait.
Au moment où BSGR a signé la joint-venture avec Vale, Agneli était à la tête du géant brésilien. Il a été contraint de quitter la tête de l’entreprise dont l’état brésilien est actionnaire à la fin 2011. Parce que Dilma Rousseff élue présidente, lui reprochait ses visées expansionnistes au lieu de s’occuper de l’emploi au Brésil.
Ibrahima S. Traoré pour guinne7.com