Le procès des journalistes Alseny Maciré Fofana, Ibrahima Sory Bangoura et Don dedieu Agassou, poursuivis par le patron d’une société de la place, pour tentative d’escroquerie, a repris ce mardi 19 avril 2016 au Tribunal de Première Instance de Mafanco.
Appelé à la barre pour donner sa version des faits, le directeur commercial de la ladite société, acculé par les questions des avocats de la défense, s’est montré très irrité et refusait même de répondre à certaines questions de la défense. Il accuse les trois hommes de médias de l’avoir demandé une somme de 24 millions de francs guinéens en guise de compensation des dépenses qu’ils auraient effectuées pendant une enquête journalistique au sujet de l’entreprise en question. « Les journalistes m’ont de demandé qu’est-ce que je pouvais faire pour eux, je leur ai répondu qu’on ne peut rien faire sans document, sans rapport », s’est-il défendu.
Ces propos réconfortent les avocats de la défense qui soutiennent d’ailleurs que leurs clients n’ont pas fait de l’escroquerie. « Ils (les journalistes Ndlr) étaient venus pour recouper des informations collectées au cours de leur enquête. On lui a posé la question de savoir de qui vient l’idée de présenter la facture, il (le directeur commercial Ndlr) a dit qu’il s’est référé à sa hiérarchie, et sa hiérarchie n’est personne que son directeur et il faut que son directeur comparaisse », argumente Maitre Abbass Bangoura.
Mais, le président du tribunal, Ibrahima Sory Tounkara, a estimé que la comparution du directeur général de l’entreprise n’est pas «nécessaire».
Du côté de la partie civile, maitre Fatoumata Binta Fady pense que la défense a eu peur parce qu’elle manque d’arguments. Selon cette avocate, le directeur général de l’entreprise n’a jamais rencontré les trois journalistes. « C’est donc inutile qu’il soit là », conclut-elle. L’audience prochaine a été fixée au 29 avril à venir
L’audience d’aujourd’hui a été marqué aussi par des discussions entre le président du tribunal et les avocats de la défense. A plusieurs reprises, les prévenus et le plaignant étaient obligés de se taire pour laisser place aux échanges verbaux entre Ibrahima Sory Tounkara et les avocats de la défense qui menaçaient même de le récuser, s’il ne respecte pas les principes de la neutralité.
Bangaly Kourouma