Dans la zone de Kagbélen, seule zone franche par excellence pour le moment de la capitale guinéenne, même si sur place, toutes les facilités sont loin d’y être, foisonnent les installations industrielles.
De deux natures essentiellement : des usines de production du ciment et celles de production de la farine (minoteries).
Sur ces deux plans, il faut dire que la Guinée, a connu un véritable boom, un peu comme dans l’hôtellerie, depuis l’arrivée au pouvoir du président Alpha Condé.
Pas moins de quatre grandes usines de ciments (Guinéenne de l’Industrie, Ciments de Guinée, Cimaf… ), existent.
A leurs côtés, autant, sinon plus de minoteries (Moulins d’Afrique, SONOCO, Moulins Taiba, Moulins d’or de Guinée) et cette dernière minoterie du nom de ‘’Moulins de Conakry’’, celle-là même dont la présence à zéro mètre de l’usine de ciment ‘’la Guinéenne de l’industrie’’, pose problème.
C’est au détour de notre passage mercredi dans la zone de Kagbélen que notre attention a été attirée par la présence de cette minoterie dont la cour jouxte presque celle de l’usine de la GI (Guinéenne de l’Industrie).
Nous avons tenté, sans succès, de rencontrer quelques responsables de cette minoterie, ‘’les Moulins de Conakry’’.
Cela saute aux yeux, pour qui connait la toxicité des produits entrant dans la fabrication du ciment, que le fait que cette minoterie coexiste avec une usine de ciment, est une proximité trop dangereuse, pour la santé des populations de la zone.
Elle pourrait être source de plusieurs maladies cancérigènes pour ces populations, à cause des produits toxiques entrant dans la production du ciment, qui peuvent s’échapper des installations de GI, pour se déverser dans celles de la minoterie.
Selon nos informations, les normes internationales, voudraient, qu’une distance d’au moins 7 km, séparent une unité de production de denrées de consommation courante, de toutes autres usines de nature différente.
Mais, en Guinée, nul ne se soucie de ces prescriptions. A commencer par les autorités au plus haut niveau. Sinon, c’est à peine croyable que ce sont elles qui ont permis à cette minoterie de s’installer à quelques vaguelettes seulement d’une usine de ciment.
Et à savoir que le PDG de cette minoterie, n’est autre qu’un certain Taher, également patron de Tafagui, et dont on dit qu’il est un grand du Pr Alpha Condé, il y a bien de questions à se poser.
La première interrogation est celle de savoir qui a permis à cette minoterie de s’installer de cette façon ? Sans tenir compte des normes en la matière ? Elle est la seule qui soit comme encastrée dans un rayon de moins d’un kilomètre dans lequel sont installées trois usines de ciments.
Les autres questions sont celles que voici : y a-t-il un ministère de la santé en guinée ? au point de laisser une telle situation perdurer ?
Y a-t-il un ministère de l’environnement dans notre pays ? Et enfin, y a-t-il des services de sécurité, dont la mission est de protéger les populations de tels méfaits ?
Que font les services de Colonel Moussa Tiégboro Camara, plutôt prompts à traquer des fabricants et vendeurs de faux médicaments ?
Ici, aussi, il s’agit d’un problème de santé publique, chères autorités…
Aboubakri