Le président Alpha Condé a appelé mardi à « l’union nationale » pour contrer l’épidémie Ebola d’ici le 15 avril, maladie qui sévit en Guinée depuis maintenant une année. Le chef de l’État a fait cette annonce au cours d’une conférence de presse à laquelle ont participé des médecins et des représentants de l’OMS et de CDC Atlanta.
Pour le président Condé, devant qui des volontaires ont été vaccinés, « Ebola n’est pas seulement l’affaire du gouvernement ou des partis politiques », mais de tout le monde. Notamment les médias. « Nous sommes à une étape extrêmement délicate de la gestion de l’épidémie Ebola dans notre pays. Grâce aux efforts consentis, l’épidémie s’est fortement réduite en Forêt. La réticence reste encore dans la zone de Conakry et environs. C’est une épidémie très grave. On peut guérir de la maladie si le malade est vite pris en charge. »
S’agissant de l’impact de la maladie sur l’économie, Alpha Condé est clair: « sur le plan de la religion, on n’a pas été à la Mecque. Les investisseurs sont partis, les hôtels sont vides, le tourisme est frappé ». Pour y remédier, M. Condé appelle à dix fois plus d’efforts aujourd’hui qu’avant. » A Conakry et environs, nous sommes entrain de perdre nos bonnes pratiques qui consistent à se laver les mains et à ne pas se saluer. Ebola n’est pas fini. », dit-il.
Comme conseils pour éradiquer Ebola, le président a invité les populations dans les quartiers à accepter que les médecins fassent des prélèvements sur les corps. « En Sierra Léone et au Liberia, on ne se sert plus les mains. Il faut tout faire pour finir avec Ebola le 15 avril, car le 17 avril, nous avons la réunion avec la Banque mondiale et le FMI aux États-Unis. » Non sans dire que la Guinée, contrairement au Libéria, n’a pas été assez aidée car n’ayant pas beaucoup de cas. Mais, ajoute-il, le monde s’est mobilisé à notre chevet.
Parlant des fonds mobilisés par la communauté dans la lutte contre Ebola en Guinée, Alpha Condé souligne que son gouvernement ou la coordination nationale de lutte contre Ebola ne gère cet argent.
« La coordination ne reçoit pas d’argent. L’argent est remis aux organisations internationales. Ce sont elles qui gèrent. La seule fois qu’on a géré un fonds Ebola, ce sont les 25 millions de dollars de la Banque mondiale. »
Malgré toutes les critiques, Alpha Condé se dit très optimiste quant à la fin proche de l’épidémie qui, selon lui, va donner un nouveau souffle à la Guinée. Ainsi, il préconise deux solutions pour appuyer les pays touchés (Guinée, Libéria et Sierra Léone) que sont l’annulation de la dette et le plan Marshall. Mais, regrette-t-il, aujourd’hui, nos commerçants ne peuvent pas aller à Dubai, en Chine. La douane, le port ne font plus d’entrées importantes pour cause d’Ebola. Et de menacer: « si quelqu’un cache un malade, on va le poursuivre. En Guinée, on n’a pas voulu faire la manière forte contre les populations. Sauf à Forécariah où des gendarmes ont accompagné les médecins pour les protéger contre les poches de résistances qui existent encore. »
Mohamed DIANE