En conférence de presse, le président guinéen, Alpha Condé, n’a pas été tendre envers la presse. Quelques extraits.
« Ayez un peu les pieds sur terre. Je veux bien que vous soyez pressés, moi je ne suis pas magicien. Informez-vous, un peu, vous êtes paresseux. On est en train de faire la fibre optique mais ça prend du temps. On ne la pose pas en un jour. On est en train de voir quelle technologie utilisée pour aller très vite. Informez-vous un peu. Les ministres sont là, ils vont vous donner les détails. Mais vous n’aimez pas vous informer. Vous ne faites pas d’enquête. Mais un journaliste doit être un journaliste d’investigation, qui cherche d’abord à connaître avant de poser des questions. Mais vous voulez que ça soit le président, qui vous réponde parce que vous êtes paresseux. Vous ne voulez pas aller voir le ministre des télécommunications pour savoir où on en est.
Faites votre travail. Demandez au ministre des télécommunications. Posez-leur les questions. Il ne faut pas attendre la conférence de presse du président pour poser la question. Si ça vous préoccupe, vous auriez dû poser la question depuis. Ou même au parlement, poser des questions orales aux députés. Faites votre travail. Maintenant, les ministres feront leur conférence de presse tous les deux mois. Si vous ne venez pas vers les ministres, ils viendront vers vous….
Les gens n’ont qu’à écrire ce qu’ils veulent. Cela ne me fait ni chaud, ni froid. Ce sont les gens dont on met les intérêts en cause, qui paient les journalistes, c’est tout….Honnêtement, je m’en fous. Qu’ils écrivent ce qu’ils veulent. Ce n’est pas les journaux qui dirigent la Guinée. Ce n’est ni Le Monde, ni le Figaro, ni RFI, ou quoi que ce soit, qui dirige la Guinée. Qu’ils écrivent ce qu’ils veulent. Moi, mon seul juge, c’est le peuple de Guinée et le peuple africain, c’est tout. Tant que je mène la politique que mon peuple veut, personne ne me dira qu’il m’a donné de l’argent.
Si on n’atteint pas le papa, on attaque le fils. Ils sont libres d’intoxiquer comme ils le veulent. Je ne suis pas impressionné par ce que la presse écrit. La preuve, je ne vais jamais sur internet, sauf sur mon Facebook. Je ne lis pas les journaux. Depuis que j’étais opposant, je ne lis pas les journaux, je n’écoute pas la radio….Depuis que je suis président, je n’ai jamais poursuivi un journaliste. Il y a des pays démocratiques où on arrête les journalistes, où on arrête les opposants. On n’en parle pas. Beaucoup de chefs d’Etat donnent de l’argent aux journalistes, ils se taisent. Moi, je n’ai donné de l’argent à personne (il tape du poing sur la table).
Je n’ai pas pris de cabinet pour ma campagne, je n’ai pas payé un cabinet. Je ne paie pas de cabinet pour faire mon lobbying. Je ne paie aucun cabinet en France….Honnêtement, ils n’ont qu’à écrire ce qu’ils veulent. Je ne donnerai pas un centime à une société de communication, ou je ne sais quoi encore, seul mon peuple est souverain, et le peuple africain ».