Dans la dernière partie de l’entretien qu’il nous a accordés, le leader du parti pour le travail et la solidarité (PTS), Mamadi Diawara, a rétorqué au discours musclé du président Alpha Condé que les malhonnêtes, ce sont plutôt ceux qui ont acheté des groupes électrogènes à hauteur de 200 millions dollars sans pouvoir donner l’électricité. Extraits :
« Il a rompu notre alliance parce que j’ai écrit la lettre ouverte. En plus, j’ai fait des sorties médiatiques pour dire que s’attaquer à une ethnie n’est pas politiquement correct. Pourtant, on a vu ici, Kassory qui l’a recadré pendant des mois. Pas plus tard que quelques semaines, Mamadou Sylla l’a également recadré. Cellou et Sidya ont fait la même chose pendant plusieurs années. Bah Oury fut condamné par la justice guinéenne d’atteinte à la sûreté de l’Etat et à la personne du chef de l’Etat, la condamnation la plus grave qui puisse exister dans l’annale de l’histoire judiciaire de la Guinée. Mais aujourd’hui, celui-ci est l’un de ses conseillers occultes ou presque.
« Les malhonnêtes, ont acheté des groupes à 200 millions dollars sans donner l’électricité »
Pourquoi moi, nous malinké, parce que nous avons contesté, nous sommes exclus ? Il est dans son droit et sa logique d’exclure tout ce qui est malinké parce qu’il ne veut pas des malinkés émergents. Ceux qui sont émergents, ils les approchent pour les endormir.
Je dis à Alpha de cesser de faire l’amalgame parce qu’il en a la spécialité, Alpha a l’esprit Feanfiste et gauchiste du pouvoir. C’est-à-dire, la mafia prônée par la gauche. Des petits coups pareils ne font plus recette.
Je vais plus loin pour dire que s’il ne touche pas un centime de son salaire pendant dix ans, il ne peut pas accumuler 300 mille dollars, à plus forte raison donner 300 mille dollars. S’il peut porter la paternité de cette opération, moi, je n’ai aucun problème. Tout ce que je puis dire est qu’il a initié, pas 300 mille dollars, mais 600 mille dollars, par tierce personne contre une transaction immobilière. J’ai reçu 600 mille dollars, ils me doivent encore 1,6 millions. Mais s’il dit que c’est son argent, cela devient autre problème. Pour moi, c’est l’argent d’une société privée qui veut acquérir un bien immobilier pour en faire son siège où je serais actionnaire.
Je l’ai fait à sa demande en mettant de côté d’autres qui étaient plus avancés. Mais à cause de mon éducation Mandingue, je ne pourrais les citer. Parce que le Mandé aussi, c’est la discrétion, le secret et la loyauté. Je suis un Mandé.
« Tous les frustrés formeront un quatrième groupe parlementaire à l’Assemblée nationale »
Siguiri, c’est la capitale du Mandé, la capitale de l’empire de Soudjata Keita. L’idée de la charte de Kouroukanfouga est partie de là. Mais si tu traites les malinkés de malhonnêtes, c’est mal connaître la portée des mots. Nous nous abstenons de définir le mot malhonnête en Malinké à l’intention de parents au village, sinon, rapidement, ils vont se rebeller. Aujourd’hui, ils ont tendance à dire qu’il s’adressait plutôt aux cadres malinkés. Mais quand on dit que ton enfant est malhonnête, cela sous-entend que celui-ci a été mal éduqué par ses parents. L’injure suivra toute la chaine jusqu’au village. J’ai des parents au village, mes parents aussi. Ils ont la tombe de leur arrière parent là-bas. Donc, si on leur explique ce qu’il a dit, ils se sentiront concernés plus que nous. On ne dit pas à un homme qu’il est malhonnête. Les malhonnêtes, je vais l’aider à les trouver. Il cherche les malhonnêtes. Les malhonnêtes, ce sont tous ceux qui ont initié, de près ou de loin, l’achat de groupes électrogènes à hauteur de 200 millions dollars sans donner l’électricité aux populations, c’est là où se trouvent les malhonnêtes.
Je suis député du parti pour le travail et la solidarité (PTS), je fus membre de la mouvance présidentielle. Mais on ne restera pas là. On fera de sorte que tous les frustrés se retrouvent dans un grand bloc pour former un quatrième groupe parlementaire, vous pouvez en être sûrs. D’ici quelques mois, on y aboutira. J’appelle à la solidarité des guinéens, qu’ils se donnent les mains. Le problème-là, c’est entre nous. On est contre personne. Il a la spécialité de ne pas aimer les malinkés, c’est son droit ».