Avant tout d’abord, nous présentons nos sincères condoléances à toutes les familles éplorées qui auraient perdu lors d’un attentat terroriste: un Père, une Mère, un Fils, un Cousin, un Ami et nous condamnons ces actes barbares, ignobles perpétrés à travers le monde, quelqu’en soit le motif
Depuis quelques années, la France est devenue la cible des mouvements terroristes comme Daesh ou Etat Islamique. Ainsi, en l’espace de 18 mois (janvier 2015-juillet 2016), la France a subit trois attaques spectaculaires et sanglantes et dans des lieux et des jours symboliques pour cette République. Ces dernières ont entrainé la mort d’un minimum de 232 personnes. C’est entre autres:
- Les locaux de Charlie Hebdo, journal satirique qui au mépris des croyances de toute une communauté et au nom de la liberté d’expression avait caricaturé Muhammad (PSL) le Prophète de l’Islam en le présentant comme un sanguinaire; la prise d’otage de l’Hyper Cacher, porte de Vincennes, entre le 07-09 janvier 2015.
- Paris et Saint Denis, dont les lieux les plus connus sont: le Bataclan boite très réputée de Paris, le stade de France ou se trouvait le président HOLLANDE pour suivre le match amical qui opposait la France à l’Allemagne le 13 Novembre 2015
- Et la dernière en liste, celle de la promenade des anglais à Nice, le 14 juillet 2016, jour de l’indépendance de cette République, l’une des plus puissantes au monde. Ce jour est le seul où la France peut exposer son armée en montrant ses différents corps, son arsenal militaire et pourtant c’est ce jour que les terroristes ont choisi pour frapper encore la France. Quoi que l’on puisse dire, c’est une humiliation. Par cette attaque, les terroristes nous montrent qu’ils sont imprévisibles et peuvent déjouer tout plan pour atteindre leur objectif quelque soit les dispositifs de sécurité mis en place.
Malgré toutes ces attaques répétées et rapprochées contre la France, les autorités de ce pays persistent dans leur mode classique de lutte contre le terrorisme, au moment où les terroristes réfléchissent sur de nouveaux modes d’actions.
Les erreurs:
1ère erreur: La gestion émotionnelle des situations, qui les poussent à prendre des décisions à la hâte, alors qu’une décision prise dans cette situation ne peut être efficace. Parmi ces décisions nous pouvons citer: la prolongation de l’état d’urgence prônée par l’Etat, entrainant une restriction de certaines libertés fondamentales des citoyens dans ce pays des droits de l’homme. C’est pourquoi elle est critiquée par l’opposition qui la juge inefficace puisqu’elle n’a pas pu empêcher l’attentat du 14 juillet. La déchéance de la nationalité, mesure également inefficace étant donné que le terroriste renonce volontairement à sa nationalité puisqu’il se donne la mort. Au cas contraire, s’il perd la nationalité dans quel pays sera-t-il extradé? Les pays d’origine de leurs parents accepteront-ils de recevoir un terroriste?
La tenue de paroles dénuées de sens par certains hommes politiques, comme la « France est en guerre contre l’islamisme politique ». Non la France lutte contre des bandits qui ont pris en otage la religion musulmane et les musulmans et qui ignorent tous de cette religion. Dans le même sillage, je dis non à Monsieur Alain JUPPE qui propose la construction de plus de prisons et la fermeture de certaines mosquées. Oublie-t-il, celui-là, que certains terroristes des attentats de Paris ont été endoctrinés en prison? Je dis également non à Monsieur Nicolas SARKOZY qui parle d’isolement des terroristes. Ce faisant, lui, aussi, oublie que la France est un Etat de droit et que les droits du détenu doivent être respectés fut- il un terroriste?
2ème erreur: La persistance de la stigmatisation et la marginalisation de certaines communautés par l’adoption de mesures coercitives comme : la fermeture de certaines mosquées. Ces dernières sont surtout matérialisées par une certaine classification de la population française. Les terroristes sont des franco-algériens, franco-tunisiens ou franco-maliens donc: pas de vrais français. Et pourtant ils ne sont pas responsables de leur naissance en France et la plus part d’entre eux ne connaissent même pas les pays d’origine de leurs parents. Ils sont donc de vrais français car, ils sont nés et grandis en France ou en Europe et possèdent la Carte Nationale d’Identité française ou d’un pays de ce continent. Comme le dit Olivier ROY, politologue et spécialiste de l’Islam «… Ils sont occidentalisés, ils parlent mieux le français que leurs parents. Tous ont partagé la culture « jeune » de leur génération, ils ont bu de l’alcool, fumé du shit, dragué les filles en boîte de nuit… ».Cette classification fait de tous les originaires du Maghreb de potentiels terroristes. Cela entraine une certaine méfiance à l’égard de cette communauté caricaturée et privée de certains avantages à l’intérieur comme à l’extérieur commel’obtention d’emploi surtout pour les jeunes, l’expulsion dans certains pays comme ce fut le cas du physicien franco-algérien, Adlène Hicheur, professeur et chercheur à l’Université Fédérale de Rio de Janeiro expulsé du Brésil. Par ces actes, les autorités foulent au pied la devise de ce beau pays « Liberté, Egalité, Fraternité »
Tout ceux-ci fait que ces derniers ne se sentent plus concernés par la défense et la préservation des intérêts du pays qui les a vu naitre, grandir et se développer. C’est un échec de la part des autorités dans leurs politiques d’intégration qui devaient permettre l’union des français.
3ème erreur: La riposte militaire aux attaques: cette mesure a fini par montrer son inefficacité dans la lutte contre le terrorisme, mais les autorités y persistent toujours: « il faut muscler la lutte contre le terrorisme. Il faut frapper les bases de Daesh, etc. » soutiennent la plupart des leaders politiques français. En effet, au lendemain des attentats de Paris le 13 Novembre 2015, l’Etat français avait accéléré le dépêchement du porte avion « Charles De gaulle » au large de la Méditerranée orientale pour bombarder les supposés positions de Daesh dans le but de l’anéantir, de réduire sa capacité de nuisance, en Syrie, en Iraq et partout dans le monde. Mais hélas, 8 mois après les attaques de Paris et 4 mois après celles de Bruxelles, Daesh a montré qu’il est toujours vivant et plus que jamais déterminé à frapper. La répondre à la violence par la violence n’a fait qu’engendrer la violence et la France toute entière en subit les conséquences.
Aujourd’hui encore, on parle de renforcement de la réserve nationale, de la mise en circulation de plus de soldats dans les rues. Par contre peut-on mettre un soldat derrière chaque français ?
Combattre le terrorisme n’est pas comme combattre un Etat aux frontières internationalement reconnues, avec un peuple, et une autorité, mais c’est combattre un ennemi interne, qui vie en soi, même si les ficelles peuvent parfois être tirées depuis l’extérieur. Ne faut-il pas revoir la méthode de lutte contre le terrorisme ? Etant donné que les terroristes ne viendront pas d’ailleurs mais recruteront parmi les concitoyens les auteurs de leurs attaques mortelles et aveugles.
Mais comment combattre un ennemi qui vit en soi et qui est prêt à se donner la mort?
Quelques pistes de Solutions
La première solution que nous proposons au niveau de la MPCA est l’éducation à la paix car comme le dit MANDELA « l’éducation est l’arme la plus puissante pour changer le monde » et pour Gandhi celle-ci doit être orientée vers la base en ses termes «si nous voulons enseigner la paix véritable en ce monde, si nous voulons aller en guerre contre la guerre, c’est avec les enfants qu’il faut commencer». Etant donné que c’est dans l’esprit des hommes que prennent naissance la haine, la violence donc c’est dans l’esprit qu’il faut agir et cela ne peut passer que par l’éducation. Pour ce faire, je demande à la France d’intégrer dans les programmes scolaires des cours sur les religions afin de permettre à ses fils d’avoir un certain niveau de lecture des religions. Ce qui leur évitera un endoctrinement facile.
La deuxième comme le dit Monsieur SARKOZY, Créer de centres de déradicalisations, de désendoctinement mais aller au-delà en faisant des désendoctrinés des acteurs de démentellement des réseaux terroristes. Ces centres doivent être équipés de sociologues, d’islamologues, psychologues, d’imams et servir aussi de lieux de confidence et de plainte des parents qui se retrouvent impuissants face à la dérive de leurs enfants.
La troisième solution est de Faire participer toutes les composantes surtout les imams de toutes les mosquées dans la recherche de solutions et surtout dans le désendoctinement et la déradicalisation. A ce niveau aussi la fermeture des mosquées peut orienter la prédication dans la clandestinité et fausser le rôle important que ces derniers devaient apporter.
La quatrième c’est de former des « espions » qui vont infiltrer les personnes fichées par les services de renseignement afin de comprendre les motifs de leur engagement dans des organisations terroristes. Ces derniers peuvent même être de sortes de prisonniers dans les lieux d’incarcérations des terroristes. A ce niveau l’isolement du terroriste ne sert à rien car non seulement il ne fera que renforcer la haine du détenu qui tôt ou tard sortira de prison, mais aussi ne favorisera l’obtention d’aucune information sur les potentiels réseaux.
La cinquième consiste à arrêter la stigmatisation et la marginalisation de certaines franges de la population; éviter de tomber dans le piège tendu par Daesh qui peut revendiquer un acte terroriste même s’il n’est pas le commanditaire, car cela renforce son aura et montre qu’il est le principal mouvement de lutte contre les intérêts des occidentaux et surtout français. Nous devons aussi revoir le qualificatif d’Islamistes, de Djihadistes qui octroient à ces terroristes plus de légitimité aux yeux des plus vulnérables et des « ignorants » des préceptes de l’Islam.
Mamadou Saliou DIALLO Secrétaire Administratif de la MPCA secretariat.mpca@gmail.com