Les choses s’annoncent très difficile pour l’opposition guinéenne qui doit maintenant se faire porter par la communauté internationale face au président Alpha Condé.
Lundi, à Conakry, pendant que les principaux leaders de l’opposition guinéenne étaient en retraite dans un restaurant -aux portes et fenêtres complètement closes-, la secrétaire générale de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) a salué -au terme d’une rencontre avec le président Alpha Condé au palais Sékhoutouréya- le calendrier électoral récemment déroulé par la Ceni qui fixe la présidentielle avant la Ceni. Ce chronogramme qualifié de ‘’totalement inversé’’ par les opposants constitue la pomme de discorde entre pouvoir et opposition.
Michaëlle Jean qui effectue ainsi sa première visite en Afrique depuis sa prise de fonction à la tête de l’OIF a appelé les acteurs politiques guinéens à »penser d’abord à l’intérêt national ».
« Il y a une vraie vision et je me réjouis du calendrier électoral qui permet au pays d’aller au scrutin dans un climat apaisé, l’OIF est partie prenante, c’est un enjeu qui nous tient à cœur. (…) Nous soutenons la voie constitutionnelle, dans un contexte où les engagements antérieurs (comme le choix d’un nouvel opérateur électoral) ont été respectés», déclare Mme Jean. Nous travaillons sur la phase préparatoire en accompagnement de la Ceni et du dispositif pour la tenue du scrutin, mais pour des questions de ressources, il faudra certainement trouver une dynamique de complémentarité avec d’autres acteurs et après l’élection présidentielle, il faut penser à la fortification institutionnelle. Le pays a besoin de se relever, mettre l’économie nationale sur les rails, faire revenir les investisseurs, cela est possible, le pays est riche de potentialités. (…) Dans le cœur de chacun, il faut d’abord penser à l’intérêt national », a plaidé Mme Jean qui entend rencontrer tous les acteurs de la vie nationale.
Comme un coup de poignard de trop, Cellou Dalein Diallo, chef de file de l’opposition guinéenne, cité par notre confrère de »nouvelledeguinee », a qualifié de ‘’graves’’ les propos de Mme Jean.
Cette sortie de la patronne de l’OIF, jugée favorable au pouvoir, a-t-elle sonné le glas de l’opposition ?
Rougui SYLLA