Après la réception au Palais Sékhoutoureyah du président de l’UFDG Cellou Dalein Diallo et du porte- parole de l’opposition Aboubacar Sylla, à qui le tour? Même si le président du Bloc libéral (BL) ne rejette pas les rencontres entres opposants et chef de l’Etat. Mais, Dr Faya Milimouno prévient qu’elles doivent obéir à des principes. Car, son parti n’est pas du genre à être clandestinement reçu par le chef de l’Etat.
aujourd’hui (jour de l’enregistrement de cet entretien, ndlr) . Ces engagements ont été pris le 1er septembre 2016. Premièrement, je n’ai pas entendu le ministre de la Justice mettre en place un pool des juges d’instruction pour commencer l’enquête sur les circonstances de la mort des 70 militants de l’opposition tués lors des manifestations politiques. Pourtant, il y en a qui ont été tués depuis 2011. Alors, qu’est-ce qu’on attend pour que la justice soit mise en route? Qu’est-ce qu’on attend pour dédommager les opérateurs économiques victimes de pillages parce que des études on été déjà faites ? Pourquoi on attend encore d’appeler les députés pour revenir à l’hémicycle pour nous faire des aménagements et éliminer les contradictions des nos lois pour permettre que les élections ne soient pas encore découplées pour continuer à enfoncer la Guinée dans un entonnoir électoral? Le peuple de Guinée sortira de la misère par le travail
l’ancien premier ministre Gabonais. Quelle est votre réaction?
Ce n’est pas nouveau ! Nous avons dénoncé un certain nombre de choses qui concer- naient directement le président de la République et son fils, et également des membres du gouvernement. Auparavant, on ne nous prenait pas au sérieux parce qu’il s’agit des guinéens qui parlaient des choses que nous voyions. L’affaire Palladino ça n’impliquait pas quelqu’un d’autre que le président lui- même. C’est comme l’argent qui a été pris à Dakar en 2014. Nous avons fait beaucoup de dénominations claires, mais les gens ont essayé de prendre cela comme de la communication politicienne. Mais aujour- d’hui ce sont les Etats-Unis qui révèlent que le fils d’un ancien premier ministre gabonais cite nommément le président Alpha Condé pour confirmer ce que nous avions dit auparavant. C’est pour cette raison que nous sommes en train de nous battre pour la rupture dans ce pays.
Alpha Condé a reçu Cellou Dalein Diallo et Aboubacar Sylla. Est-ce que votre parti le BL va répondre au cas où une invitation lui était adressée par la présidence?
Dr Faya Millimouno: Par princi- pe, on n’est pas ennemi au président de la République. Nous pensons aussi qu’il n’est pas notre ennemi. Comme n’importe quel autre guinéen et en considérant qu’une invitation n’est pas un mandat d’amener, le parti examinerait si invitation il y a, pour voir l’opportunité et examiner le cadre. Et nous serons disposés à échanger avec le protocole pour respecter ce que dans notre cas nous exi- geons pour une rencontre avec le président de la République.
Qu’est-ce que vous vous exigerez au préalable?
Si l’invitation est faite pour aller échanger, il faut bien qu’on nous dise sur quoi on va échanger. Parce que nous n’allons pas simplement puisque si nous devons rencontrer une autorité quelconque fut elle la Présidence de la République, on ne va pas pour écouter, mais pour échanger et donner nos appréciations sur la conduite des affaires de notre nation. Nous allons beaucoup insister sur la souffrance dans laquelle le peuple baigne. Donc, nous devons avoir une clarté quant à l’objet et le cadre de la rencontre. Nous ne sommes pas du genre à être clandestinement reçus. On a quand même au niveau du Bloc libéral, que j’ai l’honneur de présider, un certain nombre d’exigences toujours dans le respect de nos institutions.
Faya Milimouno est connu pour sa constance politique. Voulez-vous rester dans cette constance et ne pas rencontrer le chef de l’Etat ?
Par principe, un parti responsable ne peut pas dire qu’on ne rencontre pas tel ou tel. Mandela a rencontre Declercq. Cela veut dire que n’étant pas des ennemis, mais étant adversaires politiques on peut bien se rencontrer. Mais, faut-il que cela soit fait en bonne et due forme.
Voulez-vous dire que les précédentes rencontres n’ont pas obéi aux bons principes?
Non ! Je ne porte aucun jugement de valeur sur la manière dont les rencontres précéden- tes ont eu lieu. J’ai bien dit si nous sommes invités, nous allons chercher à savoir si l’invitation est en bonne et due forme.
Croyez-vous vraiment en ces rencontres?
J’avais l’espoir au sortir de la rencontre du président avec le chef de file de l’opposition qu’une opportunité de décrispation se pointait à l’horizon. Il y a eu des engagements qui ont été pris. Aujourd’hui, lorsque je vois la fuite en avant de la CENI, au niveau du BL, nous croyons que la commission électorale ne prendrait pas la décision qu’elle vient de prendre si elle n’avait pas carte blanche de quelque part. Pour nous, ça commence à confirmer le sens de notre prudence.
Alpha Condé a fait savoir que le président de la Ceni ne l’avait pas consulté pour la fixation de la date du 18 décembre 2016 pour les communales. Est ce que vous en doutez?
Supposons qu’il ne soit pas informé. Au sein du BL, nous sommes en train d’observer que notre peuple est dans une situation difficile depuis trop longtemps. On sait bien aligner les mots, faire des beaux discours en Guinée. La population n’a pas besoin des promesses, mais des actions qui vont permettre de faire reculer le chômage et faire disparaitre la pauvreté. Des engagements ont été pris par le président de la République, mais il faut bien comprendre que nous sommes déjà le 16 septembre.
Le Président Alpha Condé dit que Bakary Fofana l’avait pas consulté pour la fixation de la date du 18 décembre 2016 pour les communales. Est ce que vous en doutez?
Supposons qu’il ne soit pas informé. Au sein du BL, nous sommes en train d’observer que notre peuple est dans une situation difficile depuis trop longtemps. On sait bien aligner les mots, faire des beaux discours en Guinée. La population n’a pas besoin des promesses, mais des actions qui vont permettre de faire reculer le chômage et faire disparaitre la pauvreté. Des engagements ont été pris par le président de la République, mais il faut bien comprendre que nous sommes déjà le 16 septembre
et non par les élections. Combien d’élections nous devons avoir ? Nous nous avons fait l’avocat d’une élection c’est-à-dire qu’un jour toutes les élections communales et locales, législatives et prési- dentielles… Aujourd’hui on peut même peut-être aller vers le découplage des élections à l’uninominal et sur la liste nationale. Ça, c’est pour faire de la Guinée un pays des élections et non un pays de travail. Ça, c’est pour empêcher que nos enfants cessent de mourir dans la méditerranée pour atteindre l’Europe.
Alpha Condé est encore une fois cité dans un scandale de corruption avec le fils de
pays. La Guinée est en arrière comme beaucoup d’autres pays africains à cause de la corruption, de la malgouvernance, de l’injustice, du manque de vision. Mais, aussi longtemps que nous continuerons en Afrique en général et en Guinée en particulier à mettre du mercurochrome sur du cancer, nous allons mourir. Parfois, si ça nécessite amputation, il faut le faire pour sauver le reste du corps.