Au compte de la troisième journée du dialogue politique ouvert la semaine dernière, l’opposition a exigé ce lundi, le gèle des activités de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Après des heures de discussion, les opposants ne son pas parvenus à faire passer leur voeux. Il a donc été retenu que Bakary Fofana et ses hommes peuvent poursuivre leurs actions sur le terrain. Parmi ces actions, il y a le recrutement de conseillers juridiques chargés d’assister les responsables des CEPI qui semble pourtant être en lien avec les communales programmées.
«Nous avions posé une question préjudicielle au cadre de dialogue qui est le gèle des activités de la CENI durant le dialogue pour donner plus de respectabilité, plus de crédibilité à ce dialogue. Parce que le dialogue allait disposer certainement de questions qui pourront impacter sur le chronogramme des élections communales et locales, donc nous avons dit que comme nous l’avons obtenu en 2013 et en 2015, nous avons demandé comme question préjudicielle qu’il soit recommandé, et exigé même je dirais dans une certaine mesure à la CENI, qu’elle puissent geler ses activités le temps que nous terminions le dialogue. Parce que certaines activités de la CENI pourraient être mises en cause par les conclusions éventuelles du dialogue, ça reviendrait à un gaspillage des ressources financières et nous n’en avons pas assez», a déclaré Aboubacar Sylla, porte-parole de l’opposition républicaine.
Mais, «nous avons demandé à la CENI de nous dérouler ce qu’elle est entrain de faire et surtout qu’elle seraient les conséquences d’un point de vue financier, logistique et opérationnel sur les élections quelles qu’elles soient. Qu’elles soient communales seulement ou qu’elles soient communautaires aussi. Après l’exposé donc de la CENI, les parties ont conclu que les activités en cours n’auraient aucun impact sur la nature quelles qu’elles soient des élections», a renchéri Amadou Damaro Camara, chef de la délégation de la mouvance présidentielle juste après son prédécesseur Sylla.
A son tour, le Ministre Bouréma Condé, président de ce cadre de dialogue, atteste les deux versions. «La formule que nous avons retenue est que les activités menées par la CENI qui entrent dans un cadre général par rapport à toutes les élections qui peuvent se tenir en Guinée que ça soit des élections communales, locales, législatives ou présidentielles, ce qui intervient dans chacune de ces élections-là de façon incompressible, il n’est pas question que la CENI les arrête parce qu’elles serviront à toutes les élections. Et donc le gèle n’a pas été obtenu pour cette raison seulement», dira-t-il.
Le dialogue reprendra demain autour du sujet lié à l’évaluation du niveau d’exécution de l’accord du 20 août 2015. En attendant, l’opposition, qui avait échoué à imposer une personnalité neutre à la tête de ce dialogue et à écarter le parti UFR qu’elle qualifie de traitre, perd sur cette autre exigence. La CENI peut bien remercier la Mouvance pour le soutien au cours des débats dans la salle.