Quatre jours après la validation de sa réélection par la Cour constitutionnelle, Ali Bongo Ondimba a été investi ce mardi midi pour un deuxième septennat.
La main droite levée vers le drapeau gabonais et l’autre posée sur la Constitution, Ali Bongo a prêté serment pour un deuxième mandat mardi 27 septembre, un mois après le seul et unique tour de l’élection gabonaise.
« Je jure de consacrer toutes mes forces au bien du peuple gabonais », a affirmé le chef de l’État lors d’une cérémonie très solennelle, introduite par la présidente de la Cour constitutionnelle gabonaise, Marie-Madeleine Mborantsuo.
Nouvel appel au dialogue
Dans son discours d’investiture, Ali Bongo a une nouvelle fois invité ses opposants au dialogue. « J’invite toutes les forces vives de la Nation à s’asseoir ensemble afin de trouver les solutions », a-t-il déclaré, déplorant « les événements malheureux » ayant suivi la proclamation des résultats. Le 31 août, des violences meurtrières inédites avaient éclaté dans le pays, où des centaines d’arrestations avaient eu lieu.
Le chef de l’État a également mis en avant ses promesses de campagne : placer la jeunesse au cœur de son prochain septennat, mettre en oeuvre son programme d’« égalité des chances » et parvenir à l’« émergence » de l’économie gabonaise, malmenée par la chute des cours du pétrole. Son gouvernement sera nommé « dans les prochains jours », a-t-il également précisé.
Quatre chefs d’État
Quelque 600 personnes avaient fait le déplacement au palais du bord de mer, expliquait mardi le porte-parole du gouvernement, Alain-Claude Bilie By Nzé.
Seuls quatre chefs d’État étaient présents : le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, le Togolais Faure Gnassingbé, le Nigérien Mahamadou Isssoufou et le nouveau président de São Tomé-et-Príncipe, Evaristo Carvalho. En 2009, ils étaient une dizaine pour la première investiture d’Ali Bongo.
Premiers ministres marocain, tchadien et congolais
Le Maroc, le Tchad, le Congo-Brazzaville, le Sénégal, et la Centrafrique étaient représentés par leurs Premiers ministres. Le Rwanda avait pour sa part dépêché le président du Sénat à Libreville ; la RDC et la Guinée-Équatoriale avaient envoyé les présidents de leurs Assemblées nationales.
Quant au Cameroun et à la Côte d’Ivoire, ils étaient représentés par le ministre de la Justice camerounais et le médiateur de la République ivoirienne.
Pas de ministre français
La France, comme les États-Unis, avaient envoyé leurs ambassadeurs respectifs au palais du bord de mer. Contrairement à l’investiture d’Idriss Déby Itno en août dernier, allié stratégique de Paris, aucun ministre français n’avait donc fait le déplacement.
Depuis la proclamation des résultats provisoires le 31 août, Washington et Paris n’avaient pas ménagé leurs critiques concernant le processus électoral et le verdict de la Cour constitutionnelle. La décision de la Cour n’a « pas permis de lever tous les doutes », avait ainsi affirmé le Quai d’Orsay.
Jean Ping absent
Du côté de l’opposition, certains anciens candidats avaient fait le déplacement, dont Raymond Ndong Sima, Bruno Ben Moubamba ou encore Dieudonné Minlama Mintogo.
Jean Ping, qui dénonçait samedi la décision « inique » de la Cour constitutionnelle, n’était pas présent. « Nous ne sommes pas concernés par cette cérémonie », avait un peu plus tôt déclaré son porte-parole.
Le Premier ministre du dernier gouvernement, Daniel Ona Ondo, était également présent, tout comme Faustin Boukoubi, secrétaire général du PDG (Parti démocratique gabonais, au pouvoir) et Michel Essonghé, conseiller politique du président. Ali Bongo a également prêté serment sous les yeux de plusieurs membres de sa famille, dont sa mère Patience Kama Dabany.