Ce n’est pas de la vaticination ! Loin s’en faut ! C’est bien une réalité à laquelle les populations de Conakry et environs, pourraient être confrontées dès le mois de Novembre, c’est-à-dire dans moins de deux mois.
Cette dure réalité, c’est le retour des délestages, le naturel des Conakrykas, qu’ils n’avaient que temporairement chassé.
Pour cause, sauf diligence expresse, permettez le pléonasme, il y a peu de chance que cela n’arrive pas, à en juger par l’inertie coupable du gouvernement guinéen à donner suite à la décision du promoteur de la centrale thermique K-Energy, de résilier le contrat de fourniture d’électricité, que celui-ci a signé avec lui en juillet 2014, mais qui n’est entré en vigueur qu’une année plus tard, soit fin octobre 2015.
L’investisseur tunisien, a récemment écrit à l’administration Alpha Condé, avec ampliation au ministère de l’Energie, à celui des finances et à la présidence de la République, pour demander qu’il soit mis fin à ce contrat, en raison des divergences profondes intervenues dans son exécution.
Face au blackout du gouvernement, le DG de la centrale, a pris la décision d’engager la vitesse supérieure, en démontant un des trois groupes qui composaient celle-ci, pour le mettre en route, direction la Sierra Léone, apprend-on.
Sauf si le Groupe en question, a été retourné, ou empêché de quitter le Port de Conakry où il était à quai depuis quelques jours, en instance de partance pour la Sierra Léone, il ne resterait à ce jour que deux Groupes au sein de cette centrale à Conakry.
Deux Groupes que le promoteur de la centrale, se proposent de revendre désormais, qui même s’ils venaient à être rachetés par l’Etat guinéen, comme cela se murmure, ne peuvent fournir qu’une quantité d’électricité, laquelle ne pourrait être suffisante pour éviter des perturbations dans la desserte à partir du mois de Novembre, au moment où les eaux auront commencé à être basses dans les barrages hydroélectriques.
Il faut rappeler que le contrat qui liait la Guinée à K-Energy, était un contrat de fourniture-achat d’électricité, d’une durée de deux ans, avec une production annuelle de 306. 600 MWH la première année, et 438.000 MWH la deuxième année.
Pour satisfaire à cette demande, trois Groupes de 25 MGW de puissance installée, mais en réalité de 18 en puissance utile chacun, étaient nécessaires. D’où les trois Groupes qui composaient cette centrale.
Aujourd’hui qu’un Groupe a été démonté, et que les négociations entre les deux parties en vue d’une éventuelle résiliation du contrat, ne sont mêmes pas engagées, pour savoir si l’Etat guinéen va racheter ou pas les deux Groupes restants, il est illusoire de croire que tout sera fait pour éviter le retrait des 50 MGW que fournissait cette centrale, du réseau d’EDG, dès le début de la période d’étiage.
L’autre impondérable qui ne pourrait être géré, c’est l’équation carburant. A la date d’arrêt de la centrale, il n’y avait aucune goutte de Gasoil 1 dans les cuves de K-Energy. L’investisseur, ayant refusé depuis, de commander de nouvelles quantités.
Cela veut dire que même si la Guinée, venait à racheter les deux Groupes restants, il y a peu de chance que le carburant soit commandé aussi vite, alors qu’aucune négociation n’a été entamée avec le promoteur tunisien, pour que ce carburant soit livré avant un mois, c’est-à-dire avant le mois de Novembre, début de la période d’étiage.
Sur l’incroyable gâchis financier qu’a été ce contrat de folie avec K-Energy, dans lequel certains hauts cadres du régime Alpha Condé, avaient des intérêts, nous y reviendrons !
Tout un scandale ! L’autre gros scandale aux côtés de celui de AON…
A suivre !
Aboubakri