Une régression de six places pour la Guinée, au classement RSF (Reporters Sans Frontières) 2016, qui dénote encore si besoin en était que l’exercice du métier de journaliste dans ce pays de l’ouest africain, reste confronté à des graves entraves et menaces qui pèsent sur ceux qui ont choisi de pratiquer cette profession dans un pays où les violences politiques le disputent à d’autres formes de violences.
Pour comprendre ce net recul, il n’y a qu’à se souvenir que :
-Trois journalistes, ont été lynchés, tués en début d’année, dans le sud de la Guinée, en marge d’une action de sensibilisation contre le virus Ebola ;
-Un journaliste, El Hadj Mohamed Koula Diallo, a été froidement abattu, en plein exercice de son métier, au siège de l’UFDG, principal parti d’opposition en Guinée ;
-Des journalistes, ont été plusieurs fois, pris à partie, lors de manifestations politiques, organisées par l’opposition ;
-Plusieurs fois, des journalistes du site ‘’ guineematin.com’’, ont été violentés, sur le terrain.
-Un journaliste d’Espace TV, Moussa Moise Sylla, Directeur de l’information de la Chaîne, a failli être tué à son domicile, par des individus cagoulés ;
-Des journalistes, ont été plusieurs fois, menacé au siège du RPG-Arc-en-ciel, le parti au pouvoir ;
-Une militante de ce parti, a lancé il y a peu cette phrase qui est restée dans toutes les mémoires : « le journaliste qu’on prend ici, on le brûlera vif » ;
-Plusieurs journalistes, ont été inquiétés à cause de leurs opinions, certains poursuivis par de hauts commis de l’Etat (cas de deux journalistes de mosaiqueguinee.com) ;
-Sans oublier les décisions de censure, prises par la Haute Autorité de la Communication, en crise aujourd’hui, pendant la campagne électorale 2015 ;
-Et en ce 03 Mai 2016, trois journalistes, attendent d’être fixés sur leur sort, dans un procès, intenté contre eux, par la SOBRAGUI.