Guinée : des relents de ‘’complot’’ contre le président Alpha Condé et son régime?
Les signes ne trompent plus. Au regard de la préoccupante situation qui prévaut en Guinée depuis un certain temps, tout observateur sérieux et attentif ne peut s’empêcher de se demander si un complot, aux ramifications internationales, n’est pas ourdi contre le professeur Alpha Condé, premier président démocratiquement élu de la Guinée indépendante.
Le 4 février dernier, après une longue attente de 13 ans, les Guinéens se sont finalement rendus aux urnes pour renouveler le mandat de leurs conseillers communaux (urbains et ruraux). Mais bien avant la publication des résultats définitifs par la CENI, comme le prévoit explicitement la loi, des leaders politiques de l’opposition se sont mis à crier, bruyamment, à la fraude massive au profit du parti au pouvoir, le RPG Arc-en-ciel. Ce qui, comme il fallait s’y attendre, aura largement contribué à préparer les esprits aux violences inouïes que l’on a enregistrées aussi bien à Conakry que dans certaines localités de l’intérieur du pays (Linsan, Dogomet, Kalinko). Des violences qui ont entraîné des pertes en vies humaines et des dégâts matériels importants. Des manifestations de rue sont programmées dans le but inavoué de déstabiliser la Guinée et de la présenter comme un pays infréquentable.
C’est dans ce climat de vives tensions postélectorales que la branche dissidente du SLECG, dirigée par Aboubacar Soumah, a cru devoir lancer, à partir du 12 février et de façon unilatérale, une grève illimitée sur toute l’étendue du territoire national. Le mardi 27 février, le syndicaliste dissident et ses camarades ont été reçus au palais Sékhoutouréya par le chef de l’Etat, Pr. Alpha Condé. Une commission a été mise en place dans la foulée pour engager des négociations avec Aboubacar Soumah et son groupe. Malheureusement, au moment où nous mettions cet article en ligne, ces grévistes étaient toujours campés sur leur position malgré des concessions faites par l’Etat en vue de la résolution de la crise.
Et comme si tout cela ne suffisait pas, c’est le reggae-man Elie Kamano, farouchement opposé au régime Condé, qui annonce par voie de presse l’arrivée de l’activiste franco-béninois Kemi Seba à Conakry pour une série de conférences et de rencontres. Pour beaucoup, l’arrivée de l’homme en ‘’guerre’’ contre le Franc CFA n’était pas opportune en ce moment ; le pays étant dans une impasse politico-sociale depuis un mois.
Comme on le voit, le Professeur-Président Alpha Condé ne cesse de recevoir des coups de toutes parts. Entre les menaces de l’opposition et la paralysie du système éducatif, le locataire du palais Sékhoutouréya devrait aussi apprendre à esquiver les coups de poignard dans son propre camp. Au sein du gouvernement, il y a même des ministres qui se plaisent à attaquer systématiquement les actes posés par leurs collègues ou par le chef de l’Etat lui-même. De là à parler d’un ‘’complot’’ contre le Pr. Alpha Condé et son régime, il y a un pas que d’aucuns seraient tentés de franchir avec empressement.
Ibrahima Sory CISSÉ