Peu avant l’arrivée du président rwandais, Paul Kagame, à Conakry mardi 8 mars, une bonne partie du gouvernement Youla s’est régalée avec une histoire de traduction d’un de leurs collègues, ministre d’Etat de surcroît, qui a été sollicité, quelques heures auparavant.
En position d’attente sur le tapis rouge, peu avant l’arrivée du président Kagame, quelques ministres engagent des anecdotes très drôles autour de la traduction du discours du président Alpha Condé, qui s’exprimait devant les femmes au Palais du peuple, en marge de la célébration des festivités de la journée internationale de la femme.
« Tonton, il fallait l’entendre traduire ce que le président disait aujourd’hui », a rappelé un des ministres à l’ancien ministre Alhassane Condé, apostrophant le ministre d’Etat Thierno Ousmane Diallo, de blanc vêtu, qui a servi d’interprète de circonstance.
Aussitôt dit, tout le monde rit aux éclats. « Ah ! il a traduit », s’est interrogé une ministre. « Ah ! oui, même, quand le président s’est fâché, il s’est fâché », a renchéri un autre ministre. Tout le monde rit encore. « C’est normal de traduire. Je suis un bon traducteur », s’est défendu le ministre d’Etat Ousmane Diallo, riant encore aux éclats.
« Quand le président hausse le ton, lui aussi hausse le ton dans la traduction », a fait remarquer un ministre. « Tout ça, c’est la traduction », s’est défendu le ministre d’Etat. Tous les ministres pouffent de rire aux éclats, les uns tapant les mains des autres.
Après vérification, Guinéenews s’est rendu compte que cette histoire de traduction a bel et bien eu lieu au Palais du peuple, trois heures avant leur départ pour l’aéroport de Conakry. Mais qu’en est-il au juste ? Selon nos sources, lors des festivités de la journée mondiale de la femme, le président Condé a sollicité les services de son ministre d’Etat Thierno Ousmane Diallo pour traduire son discours à l’intention des femmes.
Debout à sa gauche, le ministre d’Etat Ousmane Diallo traduit en poular ce que le chef de l’exécutif a expliqué en français d’abord, en Malinké ensuite et en Soussou enfin.
Mais contre toute attente, il arrivait un moment où le ministre d’Etat était dans une posture difficile, tant il peinait à suivre le rythme du chef de l’Etat. Tantôt, il était interrompu par les ovations du public. Tantôt enfin, il était perturbé par les menaces du président Condé. Pour être fidèle, le ministre était obligé parfois, lui aussi, de menacer.