Les acteurs du monde judiciaire étaient mobilisés ce vendredi 11 novembre 2016 à la Cour suprême située dans la commune de dixinn, pour participer à l’audience solennelle de la rentrée judiciaire 2016-2017.
Cette rencontre placée sous le thème’’ pour une justice indépendante, impartiale et intègre’’, a connu la présence du président de la République, président du conseil supérieur de la magistrature.
Dans son intervention, Pr Alpha Condé dira que le thème choisi pour cette rentrée est une vision qui lui tenait à cœur depuis des années. Car il s’agit, selon lui, de l’exercice de la justice sans l’interventionnisme de l’exécutif avec une allocation budgétaire conséquente. «Depuis la tenue des états généraux de la justice du 28 au 31 mars 2011, nous poursuivons de mieux que nous pouvons notre voie vers la constitution d’un état de droit et de démocratie», dit-il.
Et d’ajouter « pour que les investisseurs viennent dans un pays, il faut qu’il y ait de la sécurité mais aussi une justice. Comment peut-on développer un pays si les juges voient plus leurs poches que les intérêts du pays » s’interroge-il.
Pour la confiance entre la justice et les citoyens, le chef de l’Etat appelle le ministre de la justice à rendre public les sanctions du conseil supérieur de la magistrature en l’endroit des magistrats fautifs. «Les citoyens doivent savoir que les juges peuvent se sanctionner eux-mêmes. C’est par cette manière qu’on peut restaurer la confiance entre le peuple et la justice», conclut-il.
Prenant la parole au nom de la profession libérale, le bâtonnier de l’ordre des avocats, Me Mohamed Traoré, a évoqué l’engagement de ses confrères à prendre une part active à l’œuvre de consolidation de l’indépendance de la magistrature. «L’indépendance de la magistrature n’est pas un privilège mais une garantie de bonne justice», dit-il.
Me Mohamed Traoré a saisi cette occasion pour mettre sur la table quelques difficultés qui assaillent la profession libérale notamment les huissiers et les avocats. « L’exercice de la profession d’huissiers est confrontés à de sérieux problèmes en matières d’exécution des décisions de justice. J’invite les uns et les autres à se pencher sur cette question afin que la profession d’huissiers de justice sorte de l’ornière. En ce qui concerne le barreau, je n’insisterai jamais assez sur le besoin de formation des avocats. Il est attendu de la part de l’avocat, Compétence, Rigueur et performance», souligne-t-il.
D’autres interventions ont ponctué cette audience solennelle. Il y a eu entre autres la lecture du rôle d’audience par la greffier en chef de la cour suprême, la présentation du thème par le procureur de la République par intérim du TPI de Conakry 3, les observations du parquet général près la cour suprême et l’adresse du premier président de la cour suprême.