Lettre ouverte : Monsieur le président, laissez vos détracteurs aboyer, la caravane du changement continue son chemin en Guinée
Son Excellence Monsieur le président de la République de Guinée, Pr. Alpha Condé, nous faisons partie de ceux qui suivent, avec un réel intérêt, le traitement de l’affaire Bolloré par une certaine presse internationale. Une presse qui semble instrumentalisée et qui s’arroge le droit de vous mettre en cause dans ladite affaire.
Monsieur le président, pour tous ceux qui vous ont connu et pratiqué, ces accusations montées de toutes pièces sonnent creuses et ne viseraient qu’à ternir votre image auprès de l’opinion et internationale pour avoir osé tenir ces dernières années des discours courageux, aux quatre coins du monde et à la faveur des rencontres internationales, pour dénoncer sans concession la perpétuelle ingérence des Occidentaux dans les affaires qui concernent au premier chef les Africains.
Monsieur le président, l’autre ‘’crime’’ que vous avez commis aux yeux de ces Occidentaux, c’est bien votre tropisme chinois pour construire des barrages hydroélectriques, des routes, des stations de radios, des hôtels ou des palais dont votre pays avait grand besoin. Sans oublier l’engagement significatif de nos amis asiatiques dans le très stratégique secteur des mines.
Monsieur le président, pour cette frange de la presse internationale et certains hommes politiques de l’Occident, c’est leur camp qui devrait perpétuellement avoir un droit de préemption sur les immenses richesses naturelles (bauxite, fer, or, diamant, pétrole, etc.) dont regorge le sous-sol guinéen.
L’inculpation, le 27 avril dernier, du milliardaire français, Vincent Bolloré, par la justice de son pays pour « corruption d’argent étranger », de « complicité d’abus de confiance » et de « faux et usage de faux » aura servi de prétexte à vos détracteurs de mauvaise foi pour s’acharner littéralement contre vous. Comme indiqué plus haut, une certaine presse internationale, des réseaux d’affairistes, ainsi que des hommes politiques occidentaux se sont ainsi engagés, tête baissée, dans une vaste campagne de lynchage médiatique et de dénigrement contre votre auguste personne dont le seul ‘’tort’’ est d’avoir négocié, en toute souveraineté, un contrat en faveur de son pays.
Choqué au plus haut point, comme l’écrasante majorité de vos concitoyens, vous avez annoncé, le jeudi dernier à la faveur de la célébration de la fête internationale de la liberté de la presse, que vous allez porter plainte à Paris pour « dénonciation calomnieuse » dans le cadre du dossier de Vincent Bolloré, inculpé pour corruption, notamment dans l’attribution de la concession du port de Conakry.
Son Excellence Monsieur le président de la République, nous vous demanderions humblement de surseoir à cette plainte. L’histoire vous rendra justice. ‘’Les chiens aboient, la caravane passe’’, nous enseigne l’adage arabe. Continuez votre chemin sans accorder la moindre importance à ces colporteurs de rumeurs qui, par voie de presse, gagnent leur vie dans la délation, la calomnie, le chantage à l’endroit des dirigeants africains qui refusent, à juste raison, de faire leur jeu.
Monsieur le président, le soutien du vaillant et souverain peuple de Guinée qui t’a élu en 2010 et réélu en 2015 restera indéfectible aussi longtemps que possible.
IBRAHIMA SORY CISSÉ