Sanctions contre la Guinée: et si la CEDEAO revoyait sa copie ?
En marge de la 77è Assemblée générale des Nations unies à New-York, la CEDEAO a tenu un sommet extraordinaire au cours duquel elle a pris unilatéralement des sanctions ciblées contre les autorités militaires et civiles de la transition en cours en Guinée (gel des avoirs dans l’espace CEDEAO, interdiction de voyager), dont le seul crime est d’engager, de façon libre et souveraine, leur pays dans la voie de la refondation et de la rectification institutionnelle. En lieu et place de ces sanctions que d’aucuns qualifient d’illégales et d’inhumaines, la Guinée du colonel patriote Mamadi Doumbouya a plutôt besoin de compréhension et d’accompagnement de tous ses partenaires afin qu’elle réussisse sa transition pour servir de modèle en matière de démocratie et de respect des droits de l’homme en Afrique de l’ouest.
Il faut reconnaître que ces dernières années, la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) a été plutôt perçue par beaucoup comme une organisation téléguidée par des puissances extra-continentales ou une sorte de syndicat de chefs d’Etat dont la plupart ont du mal à prendre leur courage à deux mains pour couper une bonne fois pour toutes le cordon ombilical avec les anciennes puissances coloniales. C’est pourquoi la jeunesse consciente de la sous-région cloue de plus en plus au pilori ces dirigeants qui ne font pas assez pour faire face aux préoccupations légitimes des peuples. De l’avis de nombreux observateurs, la CEDEAO a grand intérêt à faire sa mue pour devenir une CEDEAO des peuples, au risque de disparaître tout simplement. L’on voit aujourd’hui comment elle est ouvertement rejetée par l’écrasante majorité des Maliens et des Burkinabè. L’accueil glacial réservé récemment à sa délégation à Ouagadougou, au lendemain du coup d’Etat du capitaine Ibrahim Traoré, en est une preuve éloquente. L’on a vu des jeunes manifestants brandissant des drapeaux russes et scandant des slogans hostiles à la France et à la CEDEAO. Quid de cette très controversée invitation du président français, Emmanuel Macron, à un sommet extraordinaire de l’organisation qui était annoncé pour le 14 octobre à Dakar. Une invitation qui a divisé et qui a conduit au report dudit sommet en décembre prochain, à Abuja, au Nigeria. La mano river union plus ancienne que la CEDEAO, pourrait être une instance à s’intéresser à la situation Guinéenne. Le train de la refondation de l’État ne s’arrêtera pas. Le colonel-président Mamadi Doumbouya, ses compagnons du CNRD et de son gouvernement constituent une chance pour la Guinée profitons-en, avançons et aimons-nous dans la paix et dans la vie.
À méditer…
Ibrahima sory CISSE