Nul ne peut tromper Dieu ni jouer avec ses pouvoirs
Dieu est patient et généreux avec ses créatures dont il peut pardonner les faiblesses mais ne tolère pas l’arrogance et l’orgueil excessif. Il voit tout sans rien dire, note tout pour juger le moment venu. Il est dans les secrets de chacun mais n’en fait pas cas, même s’il en tient compte dans sa sentence.
On peut tricher avec les hommes, les tromper avec de fausses apparences, se cacher des autres, corrompre qui on peut, mais on ne peut berner Dieu, le suprême et l’incorruptible.
Ça a été dit et dénoncé que jurer sur les livres saints, sacrés, pour prêter allégeance, à un homme, mortel, est une pratique blasphématoire qui frise l’apostasie qui fâche, bien entendu, à commencer par Dieu sans égal ni concurrent.
L’exercice ne déshonore pas seulement, il attire et suscite la malédiction d’un péché sans rémission.
Dieu, n’étant pas visible ni identifiable, ne peut être senti et entendu que dans les signaux qu’il envoie pour exprimer sa satisfaction ou réprimer les actes qui le heurtent et blessent profondément. Le déferlement de malheurs sur un pays ou ses citoyens est ainsi assimilé à une forte désapprobation divine.
La Guinée frappée par des incendies aussi mystérieux que dramatiques, des accidents mortels interminables a perdu l’estime de Dieu qui semble engagé à la punir pour toutes ses déviances et cruautés. Malheureusement, on peine à se repentir pour obtenir la clémence du Seigneur et conclure avec lui une trêve de salut. On ne tire aucune leçon de nos malheurs, parce que chacun de nous reste aveuglé par ses passions. On se croit au-dessus de Dieu, en se permettant tout, en s’imaginant puissants et invulnérables.
Alors qu’on est exposé à tous les dangers, toujours rattrapé par notre indifférence au mal.
On a été tous ébranlé dans nos convictions et éprouvé dans notre foi, de voir des hommes et femmes nommés par un pouvoir militaire installé dans une certaine violence se bousculer pour poser la main sur le coran ou jurer sur la bible afin de prendre des engagements qu’ils savent tous ne seront jamais respectés. Ils craignent le Président qui a le pouvoir de les révoquer mais n’ont pas la moindre hésitation à braver Dieu en s’écartant de ses enseignements et de la voie qu’il a tracée. Quel sacrilège de la part de la caste au pouvoir qui jette une grosse pierre dans le jardin de Dieu, inviolable !
Le capitaine Dadis Camara , a été le premier chef militaire devenu Chef de l’Etat, par effraction, à obliger ses collaborateurs civils et militaires à s’engager devant lui avec le coran et la bible, dans la main, parfois, dans un état second. On sait tous comment c’est fini, témoins de la fin brutale et dramatique de son règne très éphémère. Quiconque se prosterne devant les hommes en toisant Dieu, le ciel lui tombera dessus.
On ne badine pas avec les livres saints qui sont les moyens d’adoration de Dieu et non une source de divertissement pour les Hommes. Le pouvoir, bien ou mal acquis ne peut supplanter la suprématie de Dieu, au contraire la nature du pouvoir et le comportement de ceux qui l’exercent sont aux antipodes de la Parole de Dieu fondée sur l’éthique, la morale, l’exemplarité dans toutes les circonstances. Dieu est très éloigné du pouvoir et de ses mirages, plus proche des fidèles et des croyants, humbles et compatissants.
Si encore le pouvoir de droit divin vient du peuple souverain dont le choix est assimilé à la volonté de Dieu, on peut espérer de lui, le pardon de nos crimes commis pendant que nous disposions du destin de notre pays. Ne dit-on pas vox populi vox Dei?
Dieu est miséricordieux mais il ne permet pas tout, n’excuse pas tout. Lui aussi, règle ses comptes au moment où on s’y attend le moins.
Le Coran enseigne, qu’il est recommandé de choisir le meilleur d’entre-nous pour diriger mais jamais il n’a été dit de mettre le plus fort, ni le plus armé devant.
Que quelqu’un me dise qu’on est coupable , comme si on avait été consulté. Personne n’a souhaité encore moins choisi le sort qui nous est tous infligé. Qu’on me prouve le contraire !
Ne cherchez pas loin. Les malheurs qui s’abattent sur le pays ont à la fois, une explication et une justification de jurisprudence politico-religieuse imposée sans aucune base sur les Guinéens.
Que chacun de nous implore Dieu et espérer de lui, dans son infinie bonté, le pardon pour qu’il limite maintenant nos souffrances, nées de nos mauvais amalgames et de notre naïveté chronique ainsi que de notre ignorance de nos intérêts et de ceux de notre pays.
On n’est responsable de rien car ceux qui parlent et agissent en notre nom et pour notre compte n’ont été choisis par personne. Et voilà que maintenant, ils nous mettent le couteau à la gorge.
Dieu, pitié !
Habib Marouane, éditorialiste.